vendredi 8 mars 2013

Sherry Cask Whiskies

 
S'il est un mariage magique à mentionner entre le new spirit et le fût, c’est bien celui du sherry cask ! Même si dans les plus grands whiskies que j’ai pu déguster à ce jour, on retrouve sans problème d’autres types de fût (bourbon & co), il faut bien admettre que les fûts ayant préalablement contenu du sherry (Xérès) permettent une maturation unique et quelquefois terriblement fantastique. J’en veux pour preuve mes trois whiskies favoris, tous trois tirés de fûts de sherry, à savoir :

-          Laphroaig 74/05 pour La Maison Du Whisky (49.7%), qui n'est ni plus ni moins que le mélange parfait entre tourbe, bois fumé et fruits exotiques. Après avoir goûté une telle merveille, on peut réellement mourir heureux !
-          Glenfarclas 68/09 cask 699 (51.2%), ici on a affaire à la plus parfaite pina colada (rhum, ananas, coco) agrémentée de confiture de framboise, de mandarine, d’une touche viandée et de que ne sais-je d’autre encore qui vous met à genoux.
-          Longmorn 72/10 de The Perfect Dram (51.3%), grandiose alliance de notes de cuir, d’épices, de bouillon de bœuf, de dattes et raisins confits et de fruits exotiques.

Tout ça pour dire que new spirit + sherry cask fonctionne, et plutôt bien ! Mais voilà, ce type de maturation d’origine historique risque de disparaître ou tout au moins de se raréfier. Je dis "historique" puisque c’est l’excessive consommation de sherry par les britanniques durant le 19ème et une partie du 20ème siècle qui a permis de fournir nombre de fûts aux distillateurs. A l’heure actuelle, la consommation a énormément chuté et les distilleries se sont davantage tournées vers d’autres types de fûts, comme ceux de bourbon.
Néanmoins, certaines d’entre elles essayent de rester dans la tradition, comme c’est le cas pour Glendronach qui sort toujours des versions récentes en sherry cask. Pour illustrer ce propos, je vais vous présenter une mise en bouteille relativement récente mais tout de même assez âgée d’un millésime phare de la distillerie :


Glendronach 39 yo 1972/2011 (49.9%, OB, Oloroso Sherry Butt, cask # 712, 466 bottles)



Avec un premier nez légèrement brut, sur un boisé puissant teinté de vernis, le bestiau s’ouvre vite sur des fragrances plus douces telles que la praline caramélisée et cette inextricable touche "Glendro 70’s" vraiment unique et reconnaissable entre mille que j’assimile au mélange complexe entre rhum vieux au citron, viande rassie et humus enrobé de fumée chocolatée. On retrouve également les épices et le cuir, le tout arrosé d’une touche vineuse (sherry) et accompagné d’une note acidulée apportant de la fraicheur à l’ensemble. Un tableau à la fois noir et sexy… bluffant !
La bouche parait un poil plus sèche mais reste magnifique, reprenant le bois, la fumée, la terre et la noisette, le tout agrémenté d’une touche fruitée à tendance exotique (passion) mais aussi plus traditionnelle avec la prune.

La finale est boisée, épicée et un poil rooty (réglisse) sans qu’aucune astringence désagréable ne vienne vous assécher le palais. Ce malt n’est que velours à siroter au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver tout en prenant son temps, car l’aération est si bénéfique à ce type de whisky qu’il serait un crime de ne le laisser nous dévoiler tout son panache. 

A la vôtre.

-Pierrot

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