dimanche 9 mai 2010

Whisky Fair 2010 : week-end d’anthologie à Limburg.

 
Pendant le week-end des 24 et 25 avril 2010 a eu lieu la 8ème foire aux whiskies de Limburg (D). Comme chaque année, le temps fut splendide, grand soleil et ciel bleu. A croire qu’il n’y a pas de place pour la pluie et les nuages pendant le Whisky Fair. De par le nombre de bouteilles présentes (plusieurs milliers, dont plusieurs centaines très rares) mais aussi le nombre d’amateurs et de collectionneurs présents (plusieurs milliers également), cet événement est sans conteste le plus grand festival de whisky au monde. Ce fut une grande première pour moi, et même si je m’y étais préparé, ce fut un choc !

Nous sommes donc samedi matin, il est 11h, les portes s’ouvrent. En pénétrant dans le bâtiment, je mesure toute l’ampleur de ce festival. Malgré l’expérience acquise en 3 ans de dégustation, je me sens totalement perdu face à un tel choix de bouteilles. Heureusement que je retrouve mes camardes du forum "whisky-distilleries.info" qui me prennent en main afin de m’orienter dans mes choix. Grâce à eux, je vais pouvoir faire un premier tri et goûter aux choses les plus intéressantes.

Le fonctionnement du festival est simple : l’entrée est de 8€, verre compris, et une fois à l’intérieur, chaque dram est payant. Ainsi, tous les participants peuvent avoir accès à l’intégralité des flacons. Les prix peuvent varier de 2 à 50€ les 2cl (voire plus), comme pour cette mythique bouteille, tant convoitée par les amateurs et reconnue par beaucoup comme l’un des meilleurs embouteillages ayant vu le jour :

Springbank 12 yo OB 57,1% (2400 bouteilles)
(importé par Samaroli au début des années 80)




Lorsque l’on goûte sur place, la dose versée est de 2cl ou 4 pour les grosses soifs :o). Mais les drams sont souvent partagés à plusieurs afin de tester encore plus de whiskies. Outre le fait de pouvoir goûter sur place, il est très répandu, et fort conseillé, d’échantillonner les whiskies dans des petits flacons, pour pouvoir en profiter plus tard à la maison, au calme et dans des conditions plus propices à la dégustation. En dehors de ces nombreuses bouteilles ouvertes, on peut également acheter des flacons, nouveautés d’embouteilleurs indépendants ou vieilleries hors de prix. Là aussi il y en a pour tous les goûts.

Après avoir repris mes esprits, je me lance en faisant un premier tour du salon. Au passage, j’en profite pour m’inscrire sur la liste des personnes désireuses d’une dose du Springbank Samaroli, car cette bouteille ne sera ouverte que lorsque 20 personnes se seront manifestées. Je commence aussi par goûter quelques drams, dont un excellent vieux Lagavulin 15yo à 45% en carafon céramique, ainsi qu’un vénérable Macallan 1938 qui s’est révélé fort agréable. Puis, je profite d’autres stands pour commencer à échantillonner quelques malts : Ardbeg des 70’s, Bowmore des 60’s et autres bontés… La journée suit son cours et les malts défilent dans mon gosier, Macallan 1961, Lochside 1964, Longmorn 1971, Strathisla 1960… Autant dire qu’il n’y a pas de quoi s’ennuyer. :o))

Le temps passant plus vite qu’on ne le voudrait, la fermeture du salon approche. Toutefois, la journée n’est pas pour autant terminée pour les passionnés que nous sommes. Après être allés diner à droite à gauche par petits groupes, nous nous retrouvons autour d’une table à la terrasse de la Villa Konthor (bar à whisky de Limburg). C’est à ce moment-là que débute ce qui est communément appelé "les soirées off". Autour de cette table sont réunis amateurs et professionnels du monde du whisky, et pendant cette soirée défile un flot incessant de bouteilles plus merveilleuses les unes que les autres. Entre autres, un Glendronach 18yo Prestonfield House malt 1970, viandé, mineral et très marqué par le sherry, un Lochside 1966/1992 Gordon&McPhail CC, sur le miel, la noisette, les épices et l’écorce d’orange, ainsi qu’un Spingbank 10 yo carafon céramique, très fin, sur la gomme, légérement tourbé, floral et très complexe. A la fermeture du bar, il est temps pour nous de rejoindre l’hôtel. Mais l’aventure n’est pas finie car notre ami Patrick nous conduit jusque dans sa chambre, afin de contempler ses fabuleuses acquisitions. Gérard, mon camarade de chambrée, est avec nous, ainsi qu’un illustre inconnu qui a suivi le mouvement. Au cours de la discussion, nous nous apercevons que cet inconnu n’est autre que Thomas Ewers, le créateur de "Malts Of Scotland" (nouvel embouteilleur indépendant) ; un homme vraiment bluffant, d’une gentillesse et d’une humilité surprenante. La discussion s’oriente vers les embouteillages de Thomas, qui sort alors de sa besace son tout nouveau Laphroaig 1996 embouteillé en 2010. Un jeune Laphroaig comme je les aime, très propre, médicinal, tourbé/fumé avec de très belles notes de pamplemousse rose. Un très bon dram pour conclure cette soirée mémorable, qui s’achève lorsque le cadran indique 4h10 …

Levé à 8h30 avec une faim de loup, douche rapide et razzia sur le buffet du petit déjeuner. Un petit déjeuner à l’allemande : fromage, œufs, bacon, tout ce qu’il faut pour tenir le coup jusque midi. J’adore ! A 10h, au garde à vous pour l’ouverture des portes. La journée commence plutôt bien avec la rencontre d’un collectionneur, et non moins amateur, qui sort de son sac une mystérieuse bouteille sans étiquette. Le liquide qu’elle contient est joliment coloré, ambre foncée. Il émane de cette bouteille une aura comme seuls les flacons antiques savent en dégager. Son propriétaire nous présente alors une feuille imprimée justifiant de l’achat d’un lot de deux Glenfiddich 1956 aux enchères. Pas de doute, la bouteille que nous avons sous les yeux est bien celle qui figure en photo sur le papier. Ce monsieur fort aimable me fait l’honneur de verser une rasade du précieux contenu dans mon verre. Un whisky d’une concentration monstrueuse, une maturation en fût de sherry comme Glenfiddich a su en faire à l’époque et qui a fait sa renommée : plein de fruits secs, de fruits rouges confits, de café, de chocolat noir, d’épices… C’est bon, très bon et restera un de mes meilleurs souvenirs du festival. A l’instar du temps qui passe, mon budget fond comme neige au soleil, et je me retrouve plus tôt que prévu sans un sous en poche. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà bien profité du festival et rien n’empêche mes compagnons de me faire découvrir leurs trouvailles dont un sublime Longmorn 1970 de 40 ans, embouteillé par "Alambic Classique" : très rond, épicé et très fruité. La journée s’acheve en terrasse à boire quelques bières, histoire de se réhydrater. :o) Après les au revoir, nous retournons à l’hôtel pour un repos bien mérité avant le retour du lundi matin. Je rentre jusque Nancy, des images plein la tête. Le retour à la réalité va faire très mal…

Prochaine étape, le "Whisky In The Church", fin juin à La Haye (NL), avec un petit crochet par le magasin de "De Molen" !

- Pierrot


PS : Je tiens à remercier l’ensemble des personnes rencontrées avec qui j’ai pu discuter et partager quelques drams. Tout particulièrement Gérard et Patrick qui furent mes guides et sans qui je n’aurais pas pu passer un aussi merveilleux week-end. La chambre d’hôtel est d’ores et déjà réservée pour l’année prochaine. A bientôt les amis !

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